À Cléry-Saint-André, niché au cœur du Val de Loire, le Domaine Un Vin Une Rencontre n’est pas un domaine viticole comme les autres. Il est le fruit d’une aventure personnelle et engagée : celle de Valérie Deneufbourg, vigneronne passionnée et autodidacte, qui a su faire de sa détermination un millésime à part entière. Une vigneronne indépendante depuis 20 ans, qui a fait de son domaine un lieu de création autant que de tradition.
Un virage de vie, une terre à faire parler
Formée comme ingénieure agricole, Valérie ne s’imaginait pas d’abord vigneronne. Après un détour par l’Afrique et une vie dédiée à l’éducation de ses enfants, elle décide de se réinventer. Elle reprend une exploitation viticole à Cléry-Saint-André. L’exploitation vendait jusqu’alors sa production à une coopérative. Il a donc fallu créer une identité, bâtir une clientèle, poser sa voix dans un paysage viticole traditionnel. Ainsi est née la marque “Rencontres”, reflet de l’esprit du domaine : « Rencontre entre un terroir et ma détermination, alliance de tradition et de modernité. Rencontre entre une vigne et ma personnalité, assemblage d’audace et de patience. »
Une viticulture de terrain, engagée et résiliente
Depuis ses débuts, Valérie a choisi d’observer, de faire, de recommencer. Sur le terrain, elle a beaucoup appris par elle-même, en expérimentant, en se trompant parfois, en affinant chaque geste. Elle s’est entourée aussi de conseils de vignerons locaux, tout en restant fidèle à ses intuitions.
Installée sur 12 hectares de vignes, soit environ 72 000 pieds répartis autour de son chai, elle travaille seule la quasi-totalité de son domaine. Certaines parcelles sont jeunes, d’autres âgées de plus de 70 ans, et même une vigne centenaire. Chaque pied est suivi, observé, accompagné au fil des saisons.
“On passe en moyenne 12 fois par an devant chaque pied”, dit-elle. Ici, rien n’est laissé au hasard.
Son approche est respectueuse de la terre : dès ses débuts, elle applique des méthodes proches de l’agriculture biologique. En 2018, elle entame officiellement la conversion en bio, bien qu’elle en suive les principes depuis plus de 15 ans. Le travail du sol est au cœur de sa philosophie : décavaillonnage, suppression des produits chimiques. Elle le dit simplement : “Je ne vois pas comment on peut travailler correctement un sol en y mettant des produits chimiques.”
Allergique aux sulfites, elle a aussi adapté ses vinifications pour s’en passer, convaincue que ce choix rend ses vins plus digestes et plus fidèles à leur terroir.
Un millésime d’efforts chaque année
Être vigneronne, c’est suivre un rythme saisonnier exigeant, où chaque période appelle un travail spécifique, et où rien n’est jamais acquis. De janvier à avril, la taille est une des étapes les plus longues et cruciales. Puis vient le décavaillonnage, l’épamprage, le relevage, le palissage, le rognage, l’effeuillage… jusqu’aux vendanges en septembre.
Le métier s’étend aussi bien au vignoble qu’au chai, où elle vinifie elle-même ses vins. Elle reçoit un peu d’aide lors des pics de travail, notamment pour les vendanges, mais le reste du temps, elle est seule à tout gérer.

Entre classiques et « improbables », une gamme unique
Le domaine propose des vins en AOC Orléans et Orléans-Cléry :
- Rouge Rencontre : un vin original, seul Pinot Meunier vinifié en rouge de l’appellation, assemblé avec du Pinot Noir, aux arômes de griottes et de mûres, avec une belle touche épicée. A servir à 15-16°C avec du poisson, de la charcuterie ou une viande rouge.
- Rosé Rencontre : à base de Pinot Meunier et Pinot Gris, un vin fruité, lumineux et frais, parfait sur des grillades ou une planche de la charcuterie.
- Blanc Rencontre 100 % Chardonnay : c’est la seule à produire ce cépage en blanc sur l’appellation Orléans. Un vin élégant, aux notes d’acacia, ample et persistant. Idéal avec un poisson ou une viande blanche.
Mais Valérie aime aussi sortir des sentiers battus. Elle produit cinq cuvées dites “improbables” : un blanc moelleux à 18°, un rouge issu d’une vigne centenaire, de petites quantités, presque anecdotiques mais profondément personnelles. Les bouchons sont recouverts un à un de cire, à la main, signe de soin et d’artisanat.
Elle propose également un jus de raisin pétillant, apprécié des plus jeunes ou des amateurs sans alcool.
Des récoltes bouleversées par le climat
Le métier de vigneronne, Valérie l’aime profondément. Il lui permet de vivre dehors, au rythme de la nature. Mais c’est aussi un combat contre les aléas climatiques.
En 20 ans, 15 gels printaniers ont frappé ses vignes, avec des conséquences parfois dramatiques.
Malgré tout, elle tient bon. Car pour Valérie, la qualité prime sur la quantité. Ses meilleures années permettent de produire jusqu’à 35 000 bouteilles, mais elle ne transige jamais sur l’exigence.
La vinification, une alchimie maîtrisée
Dans son chai, Valérie Deneufbourg veille à chaque étape de la vinification avec rigueur et intuition. Chaque cuvée naît d’un dialogue entre la tradition, les cépages et l’identité qu’elle veut leur donner.
Pour les vins blancs et le rosé, tout commence par un pressurage qui permet d’extraire uniquement le jus. Ce jus est ensuite mis en cuve pour une fermentation alcoolique, où les levures transforment les sucres en alcool, à une température contrôlée entre 18 et 20°C.
Le vin rouge, lui, suit un autre chemin. Les grappes entières sont placées en cuve : le jus descend naturellement, les peaux remontent. Valérie procède alors à des remontages réguliers pour que le jus s’imprègne des peaux, riches en couleur, arômes et tanins. La fermentation se fait à une température plus élevée, autour de 24°C, pour développer à la fois le fruit et la structure.
Après cette première fermentation, vient la fermentation malo-lactique : les bactéries naturelles transforment l’acide malique en acide lactique, apportant souplesse et rondeur au vin rouge.
Selon les cuvées, les vins sont ensuite élevés en cuve ou en barrique pendant plusieurs mois, avant d’être assemblés, mis en bouteille, puis proposés à la dégustation. Elle propose aussi des étiquettes personnalisées pour les entreprises ou les événements culturels, comme le Festival de Loire ou le Son et Lumière de Cléry-Saint-André : un autre moyen de tisser des rencontres autour de ses vins.

Les vins dans nos boutiques
Les vins du domaine sont à retrouver dans nos boutiques au Relais des trois écluses et à la Roseraie de Morailles, chaque bouteille raconte l’histoire d’un millésime, d’un sol, d’un geste précis. Et pour prolonger l’expérience, vous pouvez également les déguster à table, au Relais des trois écluses.
Domaine un vin une rencontre
28 rue du village
45370 Cléry St André